La Turquie prétend vouloir combattre les éléments du PKK en Syrie et en Irak mais on sait bien que c'est de l'imposture. Les développements que l'Irak a connus depuis 2003 à la faveur de l'invasion US, ont ouvert une brèche où s'est engouffré Ankara en très bons termes avec le clan Barzani au pouvoir à Erbil. Les agissements turcs en Syrie ont d'ailleurs fait l'objet de multiples révélations dont celles faites par Hamad ben Jassem Al Thani :
«Nous, les Saoudiens, les Émiratis et les Koweïtiens, nous nous étions mis d’accord avec les Turcs pour passer sous silence le déploiement de dizaines de milliers de terroristes venant des pays arabes du golfe Persique et des pays étrangers et qui débarquaient en Syrie via la Turquie. »
Mais en Irak, à quelle date remonte la présence militaire turque ?
Cette présence militaire remonte aux années 1990. Mais le tournant de cette présence, ou plus précisément, le moment où Ankara s'est mis à agresser militairement l'Irak remonte à 2015, où 3000 soldats turcs sont entrés en Irak et se sont stationnés à la base militaire de Bashiqa près de la ville de Mossoul.
Bien que cette action ait été condamnée par le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi ainsi que la Ligue arabe, et que la Turquie ait été appelée à retirer ses troupes d'Irak dès que possible, Ankara, se référant à deux accords signés avec Bagdad, a tenté de justifier sa présence militaire sur le sol irakien.
Le premier accord, cité par Ankara, remonte à décembre 1983, autorisant les troupes turques à entrer en Irak à 30 kilomètres de la frontière entre les deux pays pour traquer les éléments du PKK, un peu comme un accord similaire Adena signé avec la Syrie.
Le deuxième accord, auquel les Turcs se référent pour justifier leur agression militaire, date de septembre 1996, lequel a permis à Ankara d'établir une base militaire dans la région de Bashiqa.
Pourtant, le pic de la présence militaire turque et de l'occupation de l’Irak date du 15 juin 2020 avec en toile de fond près de deux ans d'opérations de surveillance et de reconnaissance de l'armée de l'air turque, au cours desquelles Ankara a sans cesse violer le ciel irakien sous prétexte d'avoir à éliminer les terroristes du PKK.
Mais à vrai dire pour se rapprocher du Sinjar. Pourquoi Sinjar?
 les monts Sinjar et Kandil, ou des centaines de femmes yezidis ont été tués violées et emmenées en esclavage au plus fort de l'agression de Daech et ce à la faveur de la complic à peine voilée de Barzani avant que les Hachd ne viennent les sauver, ong en effet leurs prolongation jusqu'en Syrie depuis l'ouest et jusqu'en Iran depuis l'est. D'où son intérêt pour le Sultan qui agit encore une fois dans le stricte intérêt de l'axe US/Israël. Le Sultan a pour mission d'occuper Sinjar pour couper la route Irak- Syrie et Irak-Iran.
Ankara poursuit très exactement :
La création de plusieurs ceintures de sécurité qui s'étenderaient du nord-est de la Syrie et se connecteraint au nord-ouest de l'Irak. Ces ceintures de sécurité partent d'Alep en Syrie et atteignent Kirkouk après avoir traversé Mossoul. la Turquie avait au début de la guerre syrienne fait le même en avançant a une profondeur de 80 km sur le sol syrien, à Alep, au nord-ouest de la Syrie. C'est ce qu'Ankara cherche en Irak : l'armée turque veut avancer à Haftanin-Baishiqa dans la plaine de Mossoul et de là à Sinjar et les montagnes Kandil à Dohuk, où les troupes turques sont déjà stationnées et présentes.
Pas mal comme idée car c'est aussi une tentative de remplacer les troupes américaines qui se sont retirés d’Irak.
Acolyte US jusqu'aux os, le Sultan est appelé à "colmater le vide" puisqu'au terrain où vont les attaques de la Resistance irakienne contre les USA, ces derniers ne sauraient tenir trop longtemps. D'ailleurs Ankara pense surtout au traité de Lausanne qui expire 2023 et il veut achever l'annexion de Sinjar avant la fin du Traité de Lausanne.
Le site Web « Nordic Monitor » fait état d'un récent accord conclu début mai 2020 entre le chef des services de renseignement turcs, Hakan Fidan d’une part et de l’autre, le Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi et le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Netchirvan Barzani de l'autre . En échange du non-retrait de la Turquie du territoire irakien et de la poursuite des opérations militaires turques en Irak, Ankara fournira une assistance financière, des concessions et des moyens économiques à Bagdad et à Erbil. Bref Kazemi a cru avoir le droit de vendre Sinjar . Mais il y a plus :
La rupture de la « Route de la Soie » qui traverse la ville de Sinjar en Irak et atteint les frontières de la Turquie. La encore la Turquie re-bascule dans le camp des Américains et de l'OTAN, prenant la Chine pour cible .
Mais la Resistance le permettra-t-il? Il y a peu l'ambassadeur iranien à Bagdad a vertement dénoncé cette énième manoeuvre belliciste turque.